Que savons-nous du tabac ?

Nous savons tous que le tabac nuit à la santé. Mais connaissons-nous bien l'histoire, les statistiques et les conséquences liées à sa consommation ? Voici un portrait global de la cigarette d'hier à aujourd'hui.

• On pense que ce sont les Mayas, en Amérique centrale, qui furent les premiers à fumer du tabac, vers l'an 1 000 avant Jésus-Christ. Et, en 1492, des membres de l'équipage de Christophe Colomb racontèrent à leur retour comment ils avaient vu des peuples de l'actuelle Cuba « fumer des feuilles roulées », ce qui était censé atténuer la fatigue et combattre les effets de la syphilis, entre autres.
• Les premières graines de tabac furent rapportées en Europe en 1520. Au Portugal, quelques années plus tard, le tabac était cultivé et utilisé comme plante médicinale.
• Jean Nicot, alors ambassadeur de France au Portugal, envoya en 1561 des feuilles de tabac râpées à la régente Catherine de Médicis, pour soigner ses migraines. Molière écrivit dans l'une de ses pièces : « Qui vit sans tabac est indigne de vivre! » Et les enfants se mirent à fredonner : « J'ai du bon tabac dans ma tabatière… »
• Les premières observations de médecins sur les méfaits du tabac remontent au 18e siècle, mais ce n'est qu'au début du 19e siècle que l'on a établi que la nicotine était un composant du tabac; et, en 1858, un rapport sur les effets nocifs du tabac sur la santé a été publié dans le journal scientifique britannique The Lancet.
• Il faudra ensuite attendre les années 1950 pour que les premières études épidémiologiques prouvent indiscutablement l'extrême toxicité du tabac.

Si le tabac arrivait sur le marché aujourd'hui, on n'en autoriserait pas la vente.

Pourquoi? Parce que c'est un tueur redoutable : plus de quatre millions de personnes meurent chaque année dans le monde de maladies liées au tabac, soit un décès toutes les huit secondes.

L'Organisation mondiale de la santé estime que l'on comptera 10 millions de décès annuels en 2030, soit un toutes les trois secondes.

Au Canada, 37 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac. En fait,les fumeurs vivent en moyenne 13,2 ans (chez les hommes) et 14,5 ans (chez les femmes) de moins que les non-fumeurs. Mais on sait aussi qu'en arrêtant de fumer à 60 ans, à 50 ans, à 40 ans ou à 30 ans, on gagne respectivement trois, six, neuf et 10 ans d'espérance de vie.

La fumée du tabac affecte de nombreux organes et systèmes du corps humain, avec d'innombrables et redoutables conséquences physiopathologiques.

Citons en premier lieu les maladies cardiovasculaires. Fumer augmente le rythme cardiaque et la tension artérielle, accroît les risques de caillots sanguins, épuise le stock de « bon » cholestérol, augmente le taux de triglycérides et détériore les parois artérielles et les vaisseaux sanguins.

L'infarctus, les accidents vasculaires cérébraux, l'artérite des membres inférieurs et les anévrismes sont également liés à la fumée de tabac. Et ce n'est pas tout! Le tabac est responsable de maux de tête, de vertiges et d'une diminution de la résistance à l'effort. Le tabac est également associé à 30 % de l'ensemble des cancers et à 90 % des cancers du larynx, des bronches, des cavités buccales, de l'œsophage et des poumons; il est indirectement impliqué dans les cancers du pancréas, de la vessie, du col de l'utérus et de l'estomac.

En outre, chaque année, le tabagisme est responsable d'un nombre important de décès résultant de maladies respiratoires. Il dépasse ici de loin les autres facteurs, comme la pollution de l'air ou les pollutions en milieu de travail (amiante, fer, etc.).